Résumé du stage du 03/12 sur la mécanique des clés 06.12.2016
2ème édition d'une session spécifique sur la thématique de la "mécanique des clés" organisée par Paris Hapkido, stage spécialement dévolu aux ceintures rouges et noires de Hapkido.
L'étude a principalement porté sur l'angle des déplacements et sur la (re)distribution de la puissance dans le bon timing, davantage que sur celui de la logique articulaire elle-même. Le stage a été d'emblée positionné selon un principe directeur fort simple : il n'y a, au final, qu'une poignée, pour ainsi dire, de clés en hapkido et des centaines de variations. Les clés en question, sans surprise, étant kal no-gi, sip-ja kkeok-gi, myeok-sal kkeok-gi, pal-gup-chi kkeok-gi et bu-chae-hyeong kkeok-gi.
Les techniques, peu nombreuses conformément au programme du stage, ont été longuement disséquées à la faveur d'ateliers de travail en binôme mais aussi de restitution devant le groupe, invité à critiquer positivement. Ces analyses par le groupe, puis par Me Lee Kang Jong, ont donné une tonalité à la fois studieuse et chaleureuse, contribuant fortement à la réception collégiale enthousiaste du stage. Un point important, déjà noté, était ainsi validé si besoin est : il faut passer plus de temps sur les techniques, en cours aussi bien qu'en stage, indépendamment du travail personnel qui peut être réalisé par chacun en dehors du dojang.
Après une petite demie-heure d'échauffements / révisions libres conduite par Nicolas Dupuy, Me Lee a pris les rênes du stage avec un premier quart d'heure qui a consisté à comprendre l'importance des déplacements et des positions basses, et des déplacements en position basse. S'y est ajouté ensuite le positionnement de ces déplacements par rapport à l'adversaire.
Un premier atelier a concerné ce que Me Lee estime être l'un des marqueurs les plus sûrs (et donc très rarement rencontrés selon lui) d'une expertise martiale : les clés avec déplacements semi-circulaires, soit à l'intérieur de la garde, en pivot sur jambe droite, soit à l'extérieur, en pivot sur jambe gauche (hoe-jon kkeok-gi et, je crois, oe-jon kkeok-gi).
La contre-saisie initiale, main ouverte et a-hun en appui sur le poignet, d'apparence simple, a donné d'emblée du fil à retordre à tout le groupe, Me Lee rappelant que nous quittions pour deux heures les acquis « ceintures blanches » pour des techniques martiales et efficaces. Mais l'essentiel, aussi bien à gauche qu'à droite, s'est vite porté sur la compréhension - en attendant, une prochaine fois, la réussite concrète... - des déplacements semi-circulaires, leur positionnement bas, sans rupture et la proximité avec le corps de l'adversaire avec, dans la ligne de mire, l'écueil classique de cette technique : un passage des bras de l'adversaire au-dessus de la tête mal assuré, ouvrant une vulnérabilité dans la stabilité, et donc exploitable par lui assez facilement.
La même approche a prévalu pour le second gros atelier du stage qui a abordé dans le détail un classique si rarement réussi : myeok-sal kkeok-gi. Après avoir distingué l'apprentissage scolaire, à destination des « ceintures de couleur », et celui, plus avancé, correspondant aux stagiaires - démarrage coude collé au corps, index pointé vers le ciel, bascule du poids de corps, passage au-dessus du coude tardif, possibilité d'effectuer la technique à une main etc., ce sont les déplacements qui ont encore prédominé avec 4 variantes de ce classique : en avançant sur la droite, en pivotant sur la gauche en perpendiculaire à la direction de l'attaque, en pivotant sur la gauche plus largement pour faire tourner l'adversaire autour de soi (façon bu-chae-hyeong kkeok-gi) et en rajoutant un pas pour récupérer correctement la technique - et, final en summum de finesse, quasiment de face, en mode "méchamment violent"...
Un intermède sur l'utilisation - en pourcentages ! - de sa force, en proportion de celle de l'adversaire, a fait fumé beaucoup de têtes... Mais, nous rassura Me Lee, même en coréen, c'est compliqué à expliquer...
Enfin, un dernier atelier bu-chae-hyeong kkeok-gi, plus court, plus concentré sur les articulations elles-mêmes, et notamment la contre-saisie initiale et son cassage de poignet en tranchant pour déséquilibrer l'adversaire vers l'avant avant même d'effectuer la clé, a conduit vers sa fin un stage que tous et toutes, ont trouvé bien trop court.
Un immense merci à Me Lee Kang Jong qui a aimablement accepté de remplacer Eric Le Cam, blessé, pour animer ce stage de haut niveau.
Peu de stagiaires au final, 13 seulement, tous isus de Paris Hapkido plus une personne de Normandie. Les absent(e)s (et on sait qu'il n'est pas toujours facile d'être disponible un samedi matin) auront manqué une occasion en or : 3 heures avec un brillant expert coréen 8e dan, accessible et disponible, un programme technique très pointu, une magnifique salle en plein Paris, le tout pour 15€, Paris Hapkido est fier d'avoir pu proposer une telle session à ses élèves !